Le diabète post-transplantation

Le diabète est une maladie chronique causée par une carence en insuline dans l'organisme ou par l'incapacité de l'organisme d'utiliser adéquatement les quantités normales d'insuline. 

L'organisme convertit certains aliments que nous consommons en sucre (le glucose). Il utilise ce sucre comme une source d'énergie pour assurer ses fonctions. 

Notre pancréas produit une hormone appelée insuline qui régule la quantité de glucose dans le sang et qui aide le glucose à pénétrer dans les cellules où il sert de carburant. 

Si l'organisme ne produit pas assez d'insuline, ou ne l'utilise pas comme il se doit, cela entraîne une élévation du taux de sucre dans le sang (hyperglycémie), qui, avec le temps, peut avoir des effets néfastes sur les organes, notamment sur les reins. 

La valeur normale du taux de sucre dans le sang est comprise entre 0,70 g/L et 1,10 g/L à jeun. On parle de diabète lorsque ce taux dépasse 1,26g/L à deux reprises. 

 

Il existe plusieurs types de diabètes. Les plus fréquents sont les diabètes de type 1 et de type 2. 

Après une transplantation rénale, on parle de diabète de type 2 secondaire, induit par le traitement immunosuppresseur. Ce diabète va concerner 5 à 25% des greffés rénaux. Il est plus fréquent chez les personnes qui ont certaines prédispositions liées à des facteurs de risque avant la greffe (obésité, antécédents familiaux, âge, sédentarité...). 

Comme évoqué plus haut, certains médicaments augmentent également ce risque (les stéroïdes (Cortancyl®) et le Tacrolimus (Prograf®, Advagraf®, Envarsus®) en particulier), mais ces derniers sont indispensables pour éviter le rejet. 

 

• Tout d'abord avec le contrôle de celle-ci à jeun, en effectuant un prélèvement capillaire à l'aide d'un lecteur de glycémie.
• En contrôlant son hémoglobine glyquée, qui est une moyenne de la glycémie sur 3 mois (sa valeur s'exprime en pourcentage).
• En surveillant sa glycémie post-prandiale (2 heures après le début du repas).

Voici un lecteur de glycémie dans lequel est inséré une petite bandelette sur laquelle est recueillie une goutte de sang. 

 

Tout d'abord, il faut veiller à équilibrer son alimentation. Certains aliments sont à éviter ou à consommer de façon très modérée :

🍽️ Les plats cuisinés, ils contiennent souvent beaucoup de sucre. 🍽️

🚫 Les sodas. 🚫

🍰 Les gâteaux, les viennoiseries. 🍰

🍬 Les bonbons. 🍬

🍺 L'alcool. 🍺

🧀 Le fromage (30g/jour). 🧀

🍫 Le chocolat. 🍫

🍞 Le pain de mie blanc/baguette. 🍞

🍯 Le miel. 🍯

🍖 Les charcuteries, le mouton, l'agneau, les nuggets. 🍖

 

Les aliments à privilégier :

🍝 Les féculents pendant les repas (en préférant ceux riches en fibres --> légumineuses, pain aux céréales, pâtes). 🍝

🍅 Les légumes crus ou cuits (3 à 4 portions, à associer pendant les repas avec les féculents). 🍅

🍊 Les fruits crus ou cuits(il est recommandé de ne pas dépasser 2 portions de fruits par jour). 🍊

🍗 Les viandes de volailles (sauf panées), le jambon blanc dégraissé et découenné. 🍗

🐟 Les poissons. 🐟 

🍤 Les fruits de mer. 🍤

🍳 Les oeufs (pas plus de 2/semaine). 🍳

 

À cette alimentation équilibrée s'ajoute une activité physique régulière (par exemple 30 minutes de marche par jour). 

Ensuite, avec votre médecin, il est possible d'instaurer un traitement médical avec des antidiabétiques adaptés (par voie orale ou injectable). 

Il est impératif d'avoir un traitement constant et régulier pour obtenir des valeurs glycémiques proches de la normale. 

 

Chez les personnes atteintes de diabète depuis un certain temps, les filtres contenus dans les reins peuvent s'endommager. Chaque rein contient en effet plus d'un million de très petits filtres qui nettoient le sang et produisent l'urine. Aux premiers stades de la maladie, c'est la présence de quantité de protéines dans l'urine qui permet de détecter les dommages au niveau des reins. Dès les stades les plus avancés, les dommages peuvent conduire les reins à ne plus suffire à la tâche. 

Les symptômes reliés à une fonction rénale peu efficace sont :

• Des oedèmes (surtout sur les jambes et les pieds).
• Un manque d'énergie. 
• Une perte de l'appétit.
• Des nausées.
• Un mauvais goût dans la bouche.
• Un état de malaise général. 

Le diabète peut également léser certains nerfs dans de nombreuses parties du corps. Si la vessie est touchée, il peut devenir difficile d'uriner. La pression causée par l'accumulation d'urine dans la vessie peut endommager les reins. 

On notera également la présence accrue de sucre dans les urines des personnes atteintes de diabète. Cela favorise la prolifération des bactéries et le risque d'entraîner une infection rénale. Les personnes souffrant de diabète doivent donc prendre les mesures nécessaires pour éviter les infections et, si elles en contractent une, se faire soigner rapidement. 

 

• Se resservir, car cela majore l'apport énergétique de la journée, ce qui perturbe la glycémie et provoque une prise de poids. 
• Grignoter entre les repas car cela déséquilibre totalement l'équilibre de votre glycémie.
• Consommer de l'alcool, cela entraîne une hyperglycémie suivie d'une hypoglycémie. 
• Consommer des produits au fructose, les chocolats "lights", les bonbons sans sucre et des produits associant édulcorants et sucre car ces produits ne sont pas dépourvus de sucre et d'énergie. Ils perturbent votre glycémie et vous font prendre du poids. 

 

L'hypoglycémie se traduit par une baisse anormale du glucose dans le sang. Ses symptômes sont les suivants :

• Sueur, pâleur, sensation de faim anormale, nausées légères.
• Nervosité, tremblements, palpitations, irritabilité.
• Fourmillements ou picotements autour de la bouche.
• Vertiges, maux de tête, vision trouble.
• Sensation de faiblesse, perte de l'équilibre.

Si vous ressentez ces symptômes, cessez votre activité en cours et asseyez-vous. Mangez ou buvez 15g de sucres rapides (morceaux de sucre, jus ou boissons gazeuses). Attendez 15 bonnes minutes que le glucose fasse effet, contrôlez ensuite votre glycémie. 

Pensez à avertir votre médecin.  

L'hyperglycémie est plus difficile à relever sans un test urinaire et/ou une prise de sang. Cependant, certains symptômes peuvent vous alerter :

• Soif intense.
• Urines abondantes.
• Fatigue. 

Dans ce cas de figure, parlez-en rapidement à votre médecin pour réajuster votre traitement, ou pour dépister (si vous n'êtes pas connu comme diabétique) des signes de la maladie.

 

• "Il n'y a pas de différence entre un diabétique insulinodépendant et un diabétique non-insulinodépendant."  FAUX. Le diabétique insulinodépendant se caractérise par une absence de sécrétion d'insuline alors que pour le diabétique non-insulinodépendant, l'insuline est sécrétée mais elle "fonctionne" mal. Cela se traduit par une différence de traitement et de régime alimentaire. 
• "Le chocolat fait monter la glycémie en flèche après son ingestion." FAUX. De par sa teneur en lipides, le chocolat est un aliment à index glycémique bas, c'est-à-dire qu'il provoque une faible augmentation de la glycémie après son ingestion. Le diabétique peut en consommer avec modération.
• "Le diabète est une maladie concernant la régulation du sucre dans le sang. Comme il n'y a pas de sucre dans le beurre, les charcuteries et les huiles, je peux continuer à en manger régulièrement." FAUX. Au regard des complications apportées par le diabète (infarctus, etc), il vaut mieux limiter fortement ce type de produits dépourvus de sucre mais trop gras et trop énergétique. 

Nous avons évoqué dans cette rubrique l'index glycémique des aliments. Il exprime la capacité d’un aliment à élever la glycémie après son ingestion. Une valeur de 100 est donnée au glucose. Plus les aliments tendent vers cette valeur, plus ils ont un index glycémique élevé, et inversement. Voici un petit tableau pour vous aider à vous y retrouver.